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Dossier documentaire : Brest dans la Deuxième Guerre mondiale

Dernière mise à jour : il y a 3 jours




Par Didier Cariou, maitre de conférence HDR en didactique de l’histoire à Université de Bretagne Occidentale


Ce dossier brestois a pour fonction de fournir un ensemble de documents avec lesquels il serait possible de construire des séquences autour de différents thèmes : l’Occupation, la violence de guerre, la résistance à Brest. Ces documents viennent principalement des ressources en ligne fournies par les archives municipales de Brest et les archives départementales du Finistère, très facilement accessibles (voir les liens sous chaque document). Le programme du cycle 3 propose à juste titre de partir des « traces » pour étudier la Deuxième guerre mondiale. Dans la région de Brest, ces traces sont toujours très présentes sous la forme de blockhaus et de bunkers, de rues portant le nom de résistants exécutés ou morts en déportation, de tombes de soldats dans le cimetière de Kerfautras. Les témoignages et les archives constituent également des traces utiles pour faire travailler les élèves.

Le sort funeste de la ville de Brest, la violence des bombardements et des combats de la Libération, le sort réservé aux résistants permettent de travailler avec les élèves le concept de violence de guerre.

Ce dossier est organisé en rubriques qui servent uniquement à le structurer. Chacun·e peut en faire ce qu’il ou elle souhaite.


1. Rapide présentation de la situation de Brest durant la Deuxième Guerre mondiale

A l’issue de la Débâcle de l’armée française, les troupes allemandes parvinrent à Brest le 19 juin 1940. En vertu du traité d’armistice du 22 juin 1940, La région de Brest et tout le littoral constituèrent une zone interdite étroitement contrôlée par l’armée allemande, où l'on ne pouvait circuler que muni d'un laisser-passer. L’arsenal de Brest présentait un double intérêt pour l’armée allemande : il fournissait les infrastructures et la main d’œuvre qualifiée nécessaires à l’entretien et à la réparation des navires de la Kriegsmarine et il se situait à proximité de l’Angleterre. Depuis Brest, les sous-marins et surtout les croiseurs Scharnorst, Gneisenau et Prinz Eugen (présents à Brest durant toute l’année 1941) pouvaient harceler les convois maritime britanniques. C’est pourquoi, dès le mois de septembre 1940, les avions de la Royal Air Force (RAF) commencèrent à bombarder le port de Brest. Au départ, ces bombardements étaient peu nombreux et peu précis, ils s’amplifièrent progressivement avec l'apport américain. Ils remplissaient une double fonction : détruire les infrastructures de l’arsenal, faire fuir la population civile en bombardant la ville afin de réduire le volume de la main d’œuvre de l’arsenal. A partir de 1942, les populations civiles furent évacuées vers le centre de la France. Entre 1940 et 1944, Brest subit 165 bombardements qui firent plusieurs centaines de morts.

Afin de protéger leurs sous-marins contre les bombardements, les Allemands construisirent à partir de 1941 une base sous-marine, sur le même modèle que celles de Lorient, Saint-Nazaire et La Rochelle. Cette base résista à tous les bombardements alliés. Seule des bombes de 5 tonnes lui occasionnèrent quelques dommages en 1944. Les Allemands construisirent également de nombreux blockhaus et bunkers, et firent de la région de Brest un élément fortifié essentiel du Mur de l’Atlantique. La construction de ces fortifications supposa l’emploi de main d’œuvre forcée à côté des ouvriers civils, et constitua une vraie manne financière pour les entreprises de bâtiment de la région.

Durant l’Occupation, la population civile cohabita avec une forte garnison allemande. Comme l’arsenal constituait le principal employeur de la région, les ouvriers de l’arsenal furent employés au service de la machine de guerre allemande. Assez vite, apparemment, la population brestoise manifesta son hostilité à l’égard des occupants, comme l’indiquent certains articles de journaux du dossier. Certains Brestois s’engagèrent dans des réseaux de renseignement au service des Britanniques (pour cacher des aviateurs alliés, pour renseigner la RAF sur le mouvement des navires et des sous-marins dans le port de Brest, pour fournir le plan des fortifications de la ville, etc.), d’autres menèrent des actions de sabotage (coupure de câbles téléphoniques, sabotage de machines), des militants trotskistes s’efforcèrent d’établir des liens avec les travailleurs et les soldats allemands pour les appeler à la grève. Progressivement, les résistants brestois intégrèrent les mouvements de résistance nationaux. Mais la pratique la plus courante de résistance quotidienne dans l'arsenal consistait à « perdre » des outils ou des pièces essentielles à la réparation des navires. Plusieurs dizaines de résistants brestois furent fusillés ou déportés. On retient notamment les onze fusillés du groupe Elie en 1941, qui ont donné leur nom à la place de Onze-martyrs à Brest.

A ce sujet, on consultera le site très précieux https://www.resistance-brest.net/ qui fournit une notice détaillée de plus d’un millier de résistants brestois et de leurs groupes de résistance.


Lors du débarquement en Normandie, les Alliés rencontrèrent une très forte résistance de la part de l’armée allemande. Ce n’est qu’après avoir réalisé la percée d’Avranches (à l'ouest du Cotentin), le 30 juillet 1944, que l’armée américaine put progresser en Bretagne. Comme le port de Cherbourg avait été partiellement détruit, il lui fallait absolument se rendre maître de ports dotés d'infrastructures, tel que le port de Brest pouvant accueillir de gros navires américains de transport de troupes, de matériel et de ravitaillement. Le 7 août 1944, le 8e corps d’armée américaine commandé par le général Middleton, lui-même sous les ordres du général Patton, commença le siège de Brest. La ville était défendue par un impressionnant complexe de fortifications, depuis les forts entourant la ville jusqu’aux fortifications de la presqu’île de Crozon, et surtout par une division de parachutistes commandés par le général Ramcke qui avait l’ordre de mourir sur place. La bataille de Brest dura quarante-trois jours, du 7 août au 18 septembre 1944. Les combats furent acharnés et extrêmement difficiles. Comme les soldats allemands étaient retranchés dans les immeubles de la ville, il fallut conquérir la ville immeuble par immeuble. Les pertes américaines s'accroissant, les Américains décidèrent de détruire les immeubles les uns après les autres à l’aide de l’artillerie, de l’artillerie de marine (celle du cuirassé britannique HMS Warspite positionné au large de Portsall) et de l’aviation. Sur les 16 500 immeubles existants, 200 restaient debout après la bataille, et seulement quatre dans le centre-ville. Les pertes humaines furent très lourdes, près de 10 000 soldats américains et allemands perdirent la vie. 30 000 soldats allemands furent faits prisonniers. Bien entendu, le port de Brest avait été rendu totalement inutilisable par les combats et les bombardements.

Deux vidéos postées sur YouTube permettent de se faire une idée de la dévastation de Brest lors de la Libération :



Au cours de la bataille, une tragédie toucha également la population civile. Environs 2 000 brestois étaient restés dans la ville, dont le maire Victor Eusen et des membres des services administratifs de la ville. La plupart s’était réfugiée dans l’abri Sadi-Carnot en compagnie de plusieurs centaines de soldats allemands. Dans la nuit du 8 au 9 septembre 1944, une explosion accidentelle des munitions stockées dans cet abri provoqua la mort de 371 Brestois, dont Victor Eusen, et de 500 à 600 soldats allemands.

Échaudés par leur expérience brestoise, les Alliés évitèrent de renouveler la tentative de reconquête des ports de l'Atlantique. Ils se contentèrent d’assiéger les "poches" de Lorient, de Saint-Nazaire et de Royan, où se trouvaient également des bases sous-marines, en attendant la capitulation allemande.


2. L’installation des Allemands à Brest


Document : Carte de la France occupée 1940-1944



Source : Lars Hellwinkel (2022). La base navale allemand de Brest, 1940-1944. PUR, p. 66.


Document : Le croiseur lourd allemand Admiral Hipper dans un bassin de Laninon (arsenal de Brest) en 1941. Photo RAF. Archives municipales de Brest, 2Fi12227. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi12227/ILUMP354


Document : Les cuirassés allemands Gneisenau (au centre) et Scharnhorst (à gauche) protégés par des filets de camouflage dans une forme de radoub de Laninon, en 1941. Archives municipales de Brest 2Fi10505. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi10505/ILUMP354



Document : Deux avions anglais Halifax bombardent les formes de radoub de Laninon en 1942. Source : Archives municipales de Brest, 10Fi3316. https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/10Fi3316/ILUMP26694

Document : Un sous marin allemand U65 amarré dans le bassin Tourville le 28 août 1940 (en haut à droite, la rue Pasteur). Archives municipales de Brest 12Fi2378. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/12Fi2378/ILUMP21868


Document : Base des sous-marins allemands à Brest en construction, septembre 1941. Archives municipales de Brest 11Fi842. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/11Fi842/ILUMP21868


Document : Base des sous-marins allemands à Brest, vue de marins sortant d’une alvéole. Archives municipales de Brest 11Fi843. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/11Fi843/ILUMP21868


Document : Un témoignage sur la construction de la base sous-marine de Brest.

(L’auteur est un ancien combattant républicains espagnol, réfugié en France lors de la défaite de la République espagnole et interné dès son arrivée dans le camp de Rivesaltes. En 1941, avec ses camarades, il fut transféré à Brest pour travailler en tant que détenu politique sur le chantier de la base sous-marine).


Des heures plus tard, nous arrivons au terme de notre voyage : Brest, base navale française de la côte Atlantique, actuellement occupée par les nazis. Il est dix heures du soir, 29 juillet 1941 ; nous avons parcouru un total de 1496 km ; nous attendons dans les wagons jusqu’à minuit, et l’on nous ordonne de nous diriger vers la sortie de la gare où nous attendent les autocars qui nous conduisent à notre nouvelle résidence… Un camp de concentration, un autre camp, pour ne pas changer d’habitude. Il est situé au milieu d’un forêt de pins, le lieu paraît agréable ; on nous donne deux couvertures par tête et l’on nous montre nos baraques et nos lits respectifs ; ce sont des lits individuels superposés, avec une paillasse. Des Espagnols en provenance de Rivesaltes, nous ne somme que deux cents environs dans dans ce camp, les autres sont à Keroual, et ici c’est Sainte-Anne (…).

Enfin vient l’heure d’aller travailler. Nous dînons et montons aussitôt dans les autobus qui, en une demi-heure, nous conduisent à destination. C’est le port de Brest, où d’énormes bases sous-marines sont en cours de construction ; c’est un travail gigantesque, il y a parait-il sept mille travailleurs de toutes nationalités ; il y a aussi quelques prisonniers de guerre mais très peu. La plupart sont des volontaires civils : beaucoup, beaucoup de Juifs (pas volontaires) qui viennent de l’Europe entière, surtout de l’Est (…). Ce sont les souffre-douleur des Allemands. Ces derniers leur confient les pires travaux et ils sont battus constamment, leur ration de nourriture est bien inférieure à la nôtre (…).

L’œuvre qui, ici est en train d’être réalisée est plus qu’un chantier ; c’est une vision dantesque presque infernale, un bruit assourdissant de machines énormes qui ne s’arrêtent jamais ; il y en a des centaines de toutes sortes et de toutes catégories : à vapeur, essence, gas-oil, électriques et à compression… C’est quelques chose de gigantesque à un point inimaginable. La base sous-marine est une immense masse de fer et de béton ; des murs de dix mètres quasiment d’épaisseur, tout est construit à l’épreuve des bombes ; il y a un va-et-vient d’hommes comme je n’en ai jamais vu. J’ai la malchance de tomber dans l’une des pires équipes du chantier, dont le travail consiste à transporter sur les épaules des sacs de ciment de cinquante kilos douze heures consécutives, avec trente minutes de repose pour la soupe. Il est pratiquement impossible de s’arrêter une seule minute à cause des machines qui tournent nuit et jour et surtout, des Allemands qui surveillent constamment et n’autorisent pas une seule minute de repos : ils crient comme des bêtes et distribuent des coups et pieds et nous bousculent si ça ne tourne pas (...). (p. 126-129).


Dans ce chantier si gigantesque, il est impossible de tout contrôler, surtout à cause des accidents du travail et des bombardements ; alors nous profitons de la nuit pour effectuer le maximum de sabotages… Nous savons que si on nous pince, les sanctions seront très graves, certainement la peine de mort, et ce n’est pas vraiment que nous voulions mourir mais nous pensons qu’il faut le faire, et si ce n’est pas nous, les Espagnols, personne ne le fera, car ils sont tous complètement terrifiés. Un des mauvais tours que nous préférons jouer, et qui cause d’énormes dommages, est le suivant : nous attendons une alerte aérienne, et quand tout le monde est dans les abris nous mettons en marche les machines, surtout les tracteurs et des locomotives ; une fois qu’elles sont en marche, nous filons à toute vitesse car les bombes tombent à foison de tous les cotés. Les machines s’écrasent les une contre les autres, certaines tombent directement à la mer, à une profondeur de près de dix mètres ; un autre sabotage facile et qui cause des dommages irréparables consiste à ouvrir les robinets d’eau et à diriger les tuyaux en caoutchouc vers les énormes tas de ciment : au contact de l’eau, les sacs en papier s’ouvrent et les tas s’affaissent, provoquant des dommages énorme et irréparables ; dans le meilleur des cas, les pertes se comptent en tonnes de ciment, c’est notre revanche sur les hitlériens. En même temps, les bombardements des Alliés commencent sérieusement à nous enquiquiner, ils ne nous laissent pas tranquilles un seul moment et, comme si ce n’était suffisant, les avions de chasse nous mitraillent aussi à basse altitude, causant de nombreuses victimes parmi les ouvriers et les prisonniers (p. 133-134).


Extraits de Ernest Urzainqui-Falcon (2010). Polvorientos caminos. Itinéraire européen d’un républicain espagnol (1936-1945). Privat.


Document : Un orchestre de l’armée allemande empruntant la rue de Siam. Archives municipales de Brest 2Fi11266. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi11266/ILUMP21868


Document : Une colonne de soldats allemands armés montant la rue de Siam. Archives municipales de Brest 2Fi11828. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi11828/ILUMP21868


Document : Brestois et soldats allemands sur le Pont national. Dans le fond, les ateliers des Capucins. 1941. Archives municipales de Brest, 12Fi2390. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/12Fi2390/ILUMP21868


Document : Dessin d'une file d’attente devant la boucherie Perouas à Brest, juin 1942. Archives municipales de Brest 12Fi2471. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/12Fi2471/ILUMP21868


Document : Un témoignage sur les bombardements de Brest


Dans ce temps [1940-1941], les Anglais ont effectué plus de cent bombardements. Ils cherchent à toucher les trois navires allemands Prinz Eugen, Scharnhorst et Gneisenau. Les Anglais ne sont pas encore riches et n’envoient pas de grosses escadrilles. Les Allemands ont une énorme DCA [Défense contre avions]. On dit que c’est la deuxième après Berlin.

Dès l’alerte, les Allemands foncent dans les abris. Peu de Brestois vont dans les caves. Incroyable ! Mais beaucoup semblent convaincus que les bombes alliées ne peuvent tomber sur eux et se moquent des Allemands galopant au bunker. Ça leur passera vite.

Bien entendu, personne ne reste dans la rue. Les éclats de DCA tombent comme de la pluie, très vite, les morceaux d’acier coupant. Puis, après un temps, les culots de duralumin. Tous les matins, on monte sur le toit retirer les morceaux de métal qui y sont plantés, puis on met du goudron. Mon frère avait commencé une collection d’éclats. Quand sa caisse fut pleine, il se lassa. .

Tout le monde regarde l’avion pris dans les projecteurs et fait des vœux pour qu’il s’en tire. C’est encore un peu à l’échelle humaine. Trois ans plus tard, une radio alliée dira que des aviateurs américains voyaient Brest grande comme une pièce de monnaie.

Avril ou mai. Alerte ! La famille est couchée. La DCA tire. Un grand éclair rouge. Les volets de ma chambre dégringolent. Tout le monde se lève en vitesse, sauf ma mère qui prie sur son lit devant le lustre de la chambre qui s’est décroché. Il n’y a pas d’autres dégâts dans la maison. Mon frère s’engage dans le jardin et tombe sur un grand trou, à vingt mètres de la maison.

Source : André Calvès (1984). Sans bottes ni médailles. Un trotskyste breton dans la guerre. La Brèche, p. 53.


Document : L’évocation du premier bombardement meurtrier sur Brest. La dépêche de Brest, 30 octobre 1940. Source : https://yroise.biblio.brest.fr/ark:/12148/bpt6k349515t/f1.item.zoom


Document : L’évocation d’un bombardement sur Brest. La dépêche de Brest, 5 avril 1941. https://yroise.biblio.brest.fr/ark:/12148/bpt6k3496667/f1.item.r=Le%20Gorgeu.zoom


Document : Bombes lancées par un bombardier anglais Lockheed Ventura sur les ateliers d’usinage des Capucins, vue prise par la RAF. 3 avril 1943. Photo Apwire. Archives municipales de Brest 2Fi12228. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi12228/ILUMP21868



Document : Bombardement de Brest par une escadrille de B 26 "Marauders". Source : Archives municipales de Brest,2Fi02472. https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi02472/ILUMP26694


3. Vers la résistance


Document : extrait de La dépêche de Brest, 17 janvier 1941


Document : Message du maire de Brest contre les inscriptions de la résistance, La dépêche de Brest, 1er avril 1941. Source: https://yroise.biblio.brest.fr/ark:/12148/bpt6k349662q/f2.item.zoom

(Remarque : Victor Le Gorgeu n'était pas un collabo. Il fut démis de ses fonctions en 1942 et s'engagea aussitôt dans la résistance, à un haut niveau de responsabilité. Nous pouvons supposer que ces communiqués de presse lui étaient imposés par les autorités allemandes)


Document: Interdiction de l’écoute de la radio anglaise. La dépêche de Brest, 31 octobre 1941. Cette interdiction signale vraisemblablement une écoute relativement courante de la BBC. Source : https://yroise.biblio.brest.fr/ark:/12148/bpt6k349848x/f1.image.zoom


Document : Le journal trotskiste brestois La Bretagne rouge, août 1942.

Source : Archives départementales du Finistère, cote : 208j_252_001-002-ad29


Document : Un récit de la réaction populaire à une réquisition de travailleurs de l’arsenal de Brest en octobre 1942


Octobre 1942. L’autorité allemande décide d’expédier sept cents ouvriers de l’Arsenal à Hambourg. Ils ne sont pas raflés par les policiers mais simplement convoqués. A cette époque, il n’y a pas de maquis. Il n’y a même pas l’idée d’une résistance massive. La majorité des Brestois écoute Londres, mais ça ne va pas plus loin. Nous rédigeons un tract, très vague quant aux perspectives. Seulement une dénonciation des déportations d’ouvriers et un appel à s’organiser. Nous glissons un millier de tracts dans les boites aux lettres. La foule est très grande ce soir-là à l’entrée de l’Arsenal. C’est là que les Allemands ont formé un train, pensant sûrement qu’ainsi ça se passerait mieux qu’à la gare.

Les ouvriers convoqués arrivent par la rue Louis-Pasteur. Presque tous sont en famille. Certains ont bu et crient leur colère. La foule est silencieuse.

Près de la porte de l’Arsenal, quelques marins allemands, assis sur le toit d’une baraque. En face un groupe de jeunes. Quelques flics français dans la foule. Il ne semble pas y avoir beaucoup d’absents à l’appel. Plus tard, on m’a dit qu’il y en avait tout de même eu une cinquantaine. Les portes de l’Arsenal se ferment. Le groupe de jeunes se met à crier : « A mort Laval ! » . Les marins allemands leur lancent deux paquets de cigarettes.

Nouveau temps de silence.

On entend le bruit de a locomotive. Puis l’Internationale s’élève du train. La foule se met à crier : « A mort Laval ! A mort Laval ! » (…). Maintenant, des milliers de personnes courent jusqu’au cours d’Ajot et descendent au port de commerce. Le train est déjà passé, mais on entend encore l’Internationale (…). Tout le monde remonte vers le château et on se sépare en deux colonnes. L’une se dirige vers Recouvrance, l’autre vers Saint-Martin. Nous sommes peut-être cinq à dix mille qui remontons la rue de Siam en chantant l’Internationale et la Jeune garde (…).

Ce qui est sûr, c’est qu’à dater de ce jour, personne ne répondra aux convocations. Quand les Allemands voudront des travailleurs pour le Reich, ils devront les arrêter d’abord. L’idée qu’on est nombreux à vouloir résister est née à Brest ce soir-là.

Source : André Calvès (1984). Sans bottes ni médailles. Un trotskyste breton dans la guerre. La Brèche, p. 66-67.



Document : Avis de condamnation à mort et d'exécution d'André Gueziec, mai 1941. Archives du Finistère 200w97. Source: https://archives.finistere.fr/espace-de-recherche-dans-archives-publiques-posterieures-1940/seconde-guerre-mondiale


Document : Évocation de la condamnation à mort d'Hervé Crenn de Landerneau, 8 janvier 1942. Archives départementales du Finistère, 200 W 26. Source : https://recherche.archives.finistere.fr/viewer/viewer/medias/collections/W/200W/200W026/FRAD029_200W_026_00325_01.jpg


Document : Evocation d'un attentat contre des cables téléphoniques allemands à Lambezellec, le 13 mai 1942. Source : Archives départementales du Finistère. 200w_70_08-ad29

Document : Affiche annonçant l’exécution de Jean Quémeneur, février 1941. Archives municipales de Brest 6Fi2715. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/6Fi2715/ILUMP354

Voir également la notice de Jean Quéméneur : https://www.resistance-brest.net/article4402.html


Document : Affiche annonçant la condamnation et l’exécution des onze membres du groupe Élie de Brest, 10 décembre 1941.


Document : carte élaborée par la résistance et destinée aux Anglais pour leur permettre de bombarder l'arsenal de Brest.



4. La bataille de Brest et la destruction de Brest

Document : Un char d'assaut américain M18 tire avec son canon de 76 mm à bout portant dans une position allemande, rue Kerfautras à Brest. Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sept_1944_brest_US_tank_m36_90707669.jpg#/media/File:2Fi05168.jpg


Progression des fantassins américains de la 2e division d’infanterie à l’angle de la rue de la duchesse-Anne et de la rue Albert de Mun à Saint-Marc lors de l’assaut final, 14 septembre 1944. US Army Photograph. Archives municipales de Brest 2Fi02468. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi02468/ILUMP354


Document : Reddition des soldats allemands, place Wilson. Archives municipales de Brest 12Fi645 Source: https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/12Fi645/ILUMP354


Document : Des soldats américains contemplent les ruines du Pont national dynamité par les Allemands. A l’arrière plan, la tour Tanguy et le quartier de Recouvrance. Archives municipales de Brest 2Fi02473. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi02473/ILUMP21868


Document : Vue aérienne du centre de Brest, 19 septembre 1944 (en bas à gauche, la place du château). Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:12Fi701_-_LIBERATION_DE_BREST.jpg


Document : Soldats américains devant les ruines de la place de la liberté, 1944. Photo Ouest France. Archives municipales de Brest 2Fi02374. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi02374/ILUMP354

Document : Bâtiment de la poste centrale de Brest, en haut de la rue de Siam, 1944. Archives municipales de Brest 2Fi02657. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi02657/ILUMP354


Document : Soldats américains dans les ruines de la rue de Lyon, 1944. Archives municipales de Brest 2Fi13645. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi13645/ILUMP354


Document : Soldats américains posant place du château à Brest, 1944. Archives municipales de Brest 2Fi02372. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi02372/ILUMP354


Document : Soldat américain dans les ruines du quartier de l’octroi en septembre 1944. Archives municipales de Brest 2Fi02478. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi02478/ILUMP354


Document : Deux soldats américains dans les ruines du quartier de l’octroi en haut de la rue Jean Jaurès. Archives municipales de Brest 2Fi13250. Source: https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi13250/ILUMP354








Document : Les vestiges de la corderie et des anciens bâtiments du bagne de Brest, 1944.


Document : Les vestiges de la corderie et du centre ville de Brest, fin 1944. A droite, la grande grue électrique. Brest France in 1944 : photoarchives.ca : Free Download, Borrow, and Streaming : Internet Archive



Document : Vue panoramique du centre ville de Brest en 1945 (au centre la rue Pasteur, à droite l’ancienne église Saint-Louis). Archives municipales de Brest 1Fi00211. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/1Fi00211/ILUMP354


Document : Le déblaiement de la rue Pasteur en 1945. Sur le côté de la rue, les remblais constitués des matériaux des immeubles ruinés. Archives municipales de Brest 2Fi02560. Source : https://archives.mairie-brest.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/2Fi02560/ILUMP354



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