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Sujet possible : Clovis, Charlemagne, La laïcité

  • didiercariou
  • 20 mars
  • 12 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 mars




Par Didier Cariou, maitre de conférences HDR en didactique de l'histoire à l'Université de Brest




Composante : histoire (12 points)

1. En vous aidant de vos connaissances et du dossier documentaire, indiquez les savoirs à mobiliser dans la séquence sur « Clovis et Charlemagne ».

2. Indiquez les avantages et les inconvénients du recours aux grands hommes du passé pour faire de l’histoire à l’école primaire.

3. Proposez le plan précis d’une séquence sur « Clovis et Charlemagne » en suivant les instructions de l’extrait de la fiche éduscol (document 1). Précisez pour chaque séance, son titre, les compétences et les connaissances travaillées, ainsi que les documents que vous exploitez, en justifiant votre choix de ces derniers.

4. Proposez l’exploitation pédagogique d’un document extrait du dossier.


Composante : EMC (8 points)

5. Un élève refuse d’écouter la séquence sur « Clovis et Charlemagne » en prétextant que votre enseignement n’est pas laïque. Que lui répondez-vous ?

6. Vous préparez pour la semaine suivante une séance sur l’enseignement du fait religieux en vous appuyant sur des éléments du dossier d’histoire. Présentez de façon détaillée l’argumentation et les savoirs que vous développez à l’occasion de cette séance.




Document 1 : Clovis et Charlemagne, Mérovingiens et Carolingiens dans la continuité de l’empire romain (extrait de la Fiche éduscol)

La question de l’héritage romain et germanique, comme celle du nouveau rôle du christianisme, peuvent être traitées à partir de la présentation des figures de Clovis et de Charlemagne. Des récits élaborés à partir de l’œuvre de Grégoire de Tours ou de celle d’Eginhard, auteur d’une Vie de Charlemagne, autour de certains épisodes (guerres, baptême de Clovis, couronnement impérial de Charlemagne), peuvent permettre, en dégageant l’histoire de la légende, une présentation concrète et accessible.

La comparaison d’une carte de la France actuelle avec la carte du royaume des Francs en 511 ou de l’empire carolingien en 814 permet également de mettre en avant les différences de ces entités politiques avec la France actuelle, et d’identifier Charlemagne comme un personnage de l’histoire européenne.



Document 2 : La carte de la Gaule avant et après Clovis



Document 3 : Le récit du baptême de Clovis par Grégoire de Tours


La reine [Clotilde] fait alors venir en secret Remi, évêque de la ville de Reims, en le priant d’insinuer chez le roi la parole du salut. L’évêque l’ayant fait venir en secret commença à lui insinuer qu’il [Clovis] devait croire au vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre, et abandonner les idoles qui ne peuvent lui être utiles, ni à lui, ni aux autres. Mais ce dernier lui répliquait : « Je t’ai écouté très volontiers, très saint Père, toutefois il reste une chose ; c’est que le peuple qui est sous mes ordres, ne veut pas délaisser ses dieux ; mais je vais l’entretenir conformément à ta parole. »

Il se rendit donc au milieu des siens et avant même qu’il eût pris la parole, la puissance de Dieu l’ayant devancé, tout le peuple s’écria en même temps : « Les dieux mortels, nous les rejetons, pieux roi, et c’est le Dieu immortel que prêche Remi que nous sommes prêts à suivre ». Cette nouvelle est portée au prélat qui, rempli d’une grande joie, fit préparer la piscine […]. Ce fut le roi qui le premier demanda à être baptisé par le pontife.

Lorsqu’il fut entré pour le baptême, le saint de Dieu [Rémi] l’interpella d’une voix éloquente en ces termes : « Sois humble, enlève tes colliers, Sicambre ; adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ». Remi était un évêque d’une science remarquable (…). Ainsi donc le roi, ayant confessé le Dieu tout puissant dans sa Trinité, fut baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit et oint du Saint-Chrême avec le signe de la croix du Christ. Plus de trois mille hommes de son armée furent également baptisés (…).


Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II, chapitre XXXI Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Clovis_Ier


Document 4 : Registre inférieur des Miracles de saint-Rémi, représentant le baptême de Clovis et le miracle de la sainte ampoule. Plaque d’ivoire sculpté ornant la reliure d’un manuscrit du IXe siècle. Amiens, Musée de Picardie. Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Amiens,_musée_de_Picardie,_ivoire_sculpté_(IXe_siècle)_représentant_la_vie_de_saint_Rémi_08.jpg
Document 4 : Registre inférieur des Miracles de saint-Rémi, représentant le baptême de Clovis et le miracle de la sainte ampoule. Plaque d’ivoire sculpté ornant la reliure d’un manuscrit du IXe siècle. Amiens, Musée de Picardie. Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Amiens,_musée_de_Picardie,_ivoire_sculpté_(IXe_siècle)_représentant_la_vie_de_saint_Rémi_08.jpg

Document 5 : Une reconstitution actuelle d’un combat entre guerriers francs



Document 6 : Charlemagne organise la christianisation brutale des Saxons


4. Si quelqu’un viole le saint jeune de carême par mépris pour la religion chrétienne et mange de la viande, qu’il soit puni de mort (…).

6. Si, égaré par le diable, quiconque homme ou femme s’adonne à la magie, et mange de la chair humaine, et qu’à cause de cela, il a fait rôtir cette chair, ou qu’il la donne à manger, qu’il soit puni de mort.

7. Si quelqu’un fait consumer par les flammes, selon le rite des païens, le corps d’un homme défunt, et qu’il en réduise les os en cendre, qu’il soit puni de mort.

8. Si, à l’avenir, quelqu’un de la nation saxonne demeure non baptisé, se cache et refuse le baptême, voulant rester païen, qu’il soit puni de mort.

9. Si quelqu’un offre un sacrifice humain au diable et aux démons selon la coutume païenne, qu’il soit puni de mort.

10. Si quelqu’un conspire avec les païens contre les chrétiens et qu’il persévère à être leur ennemi, qu’il soit puni de mort. Qu’il en soit de même de celui qui serait le complice de ses agissement criminels contre le roi et le peuple chrétien.


Source : Premier capitulaire saxon (775-790) dans Gérard Walter (1967). Le mémorial des siècles. VIIIe siècle, les hommes. Charlemagne. Paris, Albin Michel, p. 287-290.


Document 7 : Carte de l’expansion de l’Empire franc

Document 8 : Un récit du couronnement impérial de Charlemagne à Rome, le 25 décembre 800, par le Liber Pontificalis


Vint le jour de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ et ladite basilique du bienheureux apôtre Pierre les vit tous à nouveau réunis. Alors le vénérable et auguste Pontife, de ses propres mains, le couronna d’une très précieuse couronne. Alors l’ensemble des fidèles romains, voyant combien il avait défendu et aimé la Sainte Église romaine et son vicaire, poussèrent d’une voix unanime, par la volonté de Dieu et du bienheureux Pierre, porteur de la clé du royaume céleste, l’acclamation : « A Charles très pieux Auguste, par Dieu couronné grand et pacifique empereur, vie et victoire ». Ceci fut dit trois fois devant la Sainte confession du bienheureux apôtre Pierre, tout en invoquant plusieurs saints, et par tous il fut constitué empereur des Romains. De suite après, le très saint évêque et pontife oignit d’huile sainte le roi Charles, son très excellent fils, ce même jour de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ.


Source : Liber Pontificalis, II, éd. et trad. par Mgr L. Duchesne, Paris, 1892, p. 8. [Le Liber Pontificalis est un recueil de biographies de papes compilé entre le VIe et le IXe siècle]


Document 9 : Denier impérial en argent de Charlemagne.


Avers : le profil imberbe, vêtu d’une toge, le front ceint de lauriers à l’image d’un empereur romain, et l'inscription « KAROLUS IMP(erator) AUG(ustus).

Revers : un bâtiment religieux et l’inscription RELIGIO XPICTIANA. Cabinet des médailles, BnF, Paris. Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b7700118m.item


Document 10 : Charlemagne précise la nature des écoles religieuses


72. (…) Qu’on rassemble non seulement les fils de riches familles mais aussi les fils de conditions modeste. Qu’il y ait des écoles pour l’instruction des garçons. Que dans chaque évêché, dans chaque monastère, on enseigne les psaumes, les notes, le chant, le calcul, la grammaire et que l’on ait des livres soigneusement corrigés. Car souvent les hommes voulant prier Dieu le prient mal à cause des livres incorrects qu’ils ont entre les mains. Ne permettez pas qu’ils nuisent à vos enfants qui les lisent ou les copient.

Source : Capitulaire Admonitio generalis, 23 mars 789. Textes et Documents pour la Classe n°778.


Document 11 : Reconstitution du palais d’Aix la Chapelle



Document 12 (au choix) : extraits du programme d’EMC, 2020 et 2024


Programme d’EMC, cycle 3, 2020

Acquérir et partager les valeurs de la République 


Programme d’EMC, BO du 13 juin 2024.

Classe de CM2 : Vivre en république



Document 13 : extraits de la charte de la laïcité


12. Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves l'ouverture la plus objective possible à la diversité des visions du monde ainsi qu'à l'étendue et à la précision des savoirs, aucun sujet n'est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique. Aucun élève ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme.

13. Nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se conformer aux règles applicables dans l'École de la République.

14. Dans les établissements scolaires publics, les règles de vie des différents espaces, précisées dans le règlement intérieur, sont respectueuses de la laïcité. Le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit.

15. Par leurs réflexions et leurs activités, les élèves contribuent à faire vivre la laïcité au sein de leur établissement.



Document 14 : Fiche sur l’enseignement laïque des faits religieux à l’école


Proposition de corrigé



Composante : histoire (12 points)


1. En vous aidant de vos connaissances et du dossier documentaire, indiquez les savoirs à mobiliser dans la séquence sur « Clovis et Charlemagne ».

Document 2 : Cette carte montre l’ampleur des conquêtes de Clovis, depuis la Belgique actuelle et du nord de la Gaule, jusqu’à la moitié nord de la France, à l’Aquitaine et la Rhénanie. Ces possessions ont peu à voir avec la carte de la France actuelle.

Document 3 et 4 : Ces deux documents proposent une version mythique du baptême de Clovis par l’évêque Rémi, qui se serait peut-être déroulé à Reims. La plaque d’ivoire ajoute l’épisode de la colombe du saint-Esprit qui aurait apporté l’huile sainte (le saint-Chrême) avec laquelle furent sacrés tous les rois de France, à Reims. Ce récit est destiné à faire croire que Clovis est oint et choisi par Dieu directement. Ce baptême était également destiné à gagner le soutien des élites chrétiennes gallo-romaines.

Document 5 : Cette reconstitution actuelle montre que les guerriers francs étaient équipés d’un casque, d’une cote de mailles, d’un bouclier, d’un lance et d’une hache, la francisque.

Document 6 : Ce document rappelle que Charlemagne a mené la conquête de la Saxe au nom de la religion chrétienne qui a justifié une véritable guerre d’extermination puisque les Saxons qui persistaient à pratiquer leur religion devaient être systématiquement mis à mort.

Document 7 : Cette carte complète le document 2. Elle montre l’étendue de l’Empire de Charlemagne qui a été conquis militairement depuis le règne de Clovis. Il s’agit d’un empire (définition :) car il rassemble des peuples et des États divers. Cet empire s’étend sur la France actuelle, l’ouest de l’Allemagne actuelle et le nord de l’Italie actuelle.

Document 8 : Ce texte raconte une version possible du couronnement de Charlemagne à Rome par le pape le jour de Noël 800. Le choix de cette journée vise à montrer que Charlemagne est une nouveau Jésus et qu’il a été désigné et couronné par Dieu, par l’intermédiaire du pape. Le texte rappelle également la volonté de l’empereur de se situer dans la continuité de l’Empire romain puisqu’il est couronné « empereur des Romains ». Charlemagne prétendant ainsi reconstituer l’Empire romain d’Occident.

Document 9 : Ce denier montre Charlemagne en costume d’empereur romain (toge et couronne de laurier + la légende en latin : Carolus Imperator augustus). Au revers, il invoque la religion chrétienne comme soutien de son pouvoir.

Document 10 : Charlemagne a développé des écoles dans quelques endroits de l’Empire pour enseigner le latin et pour former des administrateurs mais aussi des hommes d’Église capables de recopier correctement les livres religieux et de prononcer correctement les prières.

Document 11 : le plan du palais d’Aix-la-Chapelle, capitale de Charlemagne rappelle l’héritage romain (l’atrium, les termes, la basilique qui sert de salle de réception). La religion sert à légitimer son pouvoir (la chapelle). Mais son pouvoir repose également sur l’exercice de la justice (salle du tribunal).


2. Indiquez les avantages et les inconvénients du recours aux grands hommes du passé pour faire de l’histoire à l’école primaire.

Les avantages :

Un grand homme incarne/ donne de la chair une période ou un concept historique : Vercingétorix pour la Gaule, Louis XIV pour l’absolutisme, De Gaulle pour la Résistance ou la Cinquième république, etc.

La biographie d’un grand homme est plus facile à raconter qu’une période historique complexe


Les inconvénients :

L’histoire des grands hommes rappelle l’histoire enseignée à l’école primaire sous la Troisième république notamment dans le manuel de Lavisse.

Les grands hommes occultent les peuples et les acteurs plus modestes : envisager l’histoire du point de vue des grands hommes ne participe pas d’une éducation démocratique et égalitaire.

L’histoire ne se réduit pas à l’action que quelques individus tout puissants et/ou providentiels : l’histoire n’est pas faite par les grands hommes mais par l’ensemble des sociétés humaines.

Les élèves risquent de s’identifier à ces grands hommes et en faire des individus comme nous alors qu’ils vivaient à une autre époque et ne pensaient pas comme nous. En outre, certains de ces grands hommes, comme Charlemagne ou Louis XIV, ont commis de nombreuses atrocités, des guerres, etc.

Pourquoi les grands hommes et pas les grandes femmes ? (Jeanne d’Arc, Olympe de Gouges, Louise Michel, Marie Curie, Rosa Luxemburg, Simone Veil, Gisèle Halimi…)


3. Proposez le plan précis d’une séquence sur « Clovis et Charlemagne » en suivant les instructions de l’extrait de la fiche éduscol (document 1). Précisez pour chaque séance, son titre, les compétences et les connaissances travaillées, ainsi que les documents que vous exploitez, en justifiant votre choix de ces derniers.


Compétences :

  • Se repérer dans le temps : construire des repères historiques

  • Comprendre un document

  • Pratiquer différents langages en histoire


Séance 1 : Les conquêtes de Clovis

La/le PE explique aux élèves qui était Clovis (le fils de Childeric, un roitelet franc venu de Germanie) et leur explique que le nom de Clovis est à l’origine du prénom Louis (prénom de nombreux rois de France)

Document 2 : Les élèves repèrent le territoire franc au début du règne de Clovis et repèrent l’ampleur de tout ce qu’il a conquis (en le repassant sur la carte)

Les élèves remarquent que ce territoire ne correspond pas vraiment à la France actuelle

Document 5 : les élèves repèrent l’équipement des guerriers francs.

Production d’écrit : qu’avons-nous appris aujourd’hui ?


Séance 2 : Le baptême de Clovis

Document 3 : (document difficile) la/le PE pourrait raconter ce qui est décrit dans ce texte : le rôle de Clotilde, le passage de la religion païenne (les amulettes) à la religion chrétienne (le baptême de Clovis)

Document 4 : les élèves peuvent décrire la plaquette : Clovis dans le baptistère, la colombe du saint-Esprit. Ils doivent s’interroger sur la signification politique de cet épisode

Production d’écrit : raconter le baptême de Clovis


Séance 3 : Les conquêtes de Charlemagne

Document 7 : Étude de la carte pour appréhender les différents territoires conquis par Charlemagne spécifiquement (les hachurer sur la carte)

Document 8 : ce texte permet d’appréhender l’extrême violence de la conquête de la Saxe

Production d’écrit : raconter les conquêtes de Charlemagne


Séance 4 : Charlemagne, empereur romain et chrétien

La/le PE peut raconter le couronnement de Charlemagne en insistant sur la dimension religieuse et la référence à l’empire romain (le texte n’est pas facile à étudier en classe)

Document 9 : ce texte permet d’envisager la dimension religieuse et la référence à l’Empire romain

Document 11 : les différentes parties du palais d’Aix-la-Chapelle : référence à l’Empire romain, dimension religieuse

Production d’écrit : qu’avons-nous appris aujourd’hui ?


Évaluation finale : production d’un récit long soit sur le règne de Clovis soit sur le règne de Charlemagne



4. Proposez l’exploitation pédagogique d’un document extrait du dossier.


Document 9 : le denier en argent de Charlemagne

Le but de cette étude : montrer aux élèves que Charlemagne se situe dans la continuité du l’Empire romain et qu’il utilise la religion pour assurer son pouvoir (voir les recommandations de la fiche éduscol)

Questions posées aux élèves (et les réponses) :

1. Par quels éléments Charlemagne est-il représenté comme un empereur romain sur l’avers (sur la face) de la pièce ? Toge + couronne de laurier + inscription en latin : Karolus Imperator Augustus

2. Pourquoi se fait-il représenter comme un empereur romain ? Il s’est fait couronner empereur à Rome le jour de Noël 800 car il veut se faire passer pour celui qui a reconstitué l’empire romain d’occident après avoir conquis de nombreux territoires.

3. Quels sont les symboles religieux qui figure au revers (coté pile) de la pièce ? Une église + une croix + l’inscription Religio Xpictiana

4. Pourquoi cette référence à la religion chrétienne ? Charlemagne rappelle que tout le monde doit être chrétien et qu’il protège la religion chrétienne qui justifie son pouvoir

Composante : EMC (8 points)


5. Un élève refuse d’écouter la séquence sur « Clovis et Charlemagne » en prétextant que votre enseignement n’est pas laïque. Que lui répondez-vous ?


A priori, cet élève n’a pas tort : ces séquence évoque le baptême de Clovis, l’Esprit-saint, le pape,le saint-chrême, etc. Je lui réponds que la religion jouait un rôle important au Moyen Age puisqu’elle imprégnait la vie quotidienne et la vie politique. Nous cherchons donc à comprendre comment les rois et les empereurs utilisaient la religion pour faire croire aux peuples qu’ils étaient désignés par Dieu. J’essaie de faire comprendre à l’élève que la laïcité ne suppose pas de ne jamais parler de religion. En classe, nous apprenons à distinguer la science (ce que disent les historiens sur le passé) des croyances (ce que croyaient les femmes et les hommes du passé). Nous examinons de manière critique ce que croyaient les femmes et les hommes du passé.

En outre, l’élève doit suivre tous les cours (charte de la laïcité).


6. Vous préparez pour la semaine suivante une séance sur l’enseignement du fait religieux en vous appuyant sur des éléments du dossier d’histoire. Présentez de façon détaillée l’argumentation et les savoirs que vous développez à l’occasion de cette séance.


Comme l’explique le document 14, à l’école, on enseigne les faits religieux. (Définition de de l’enseignement des faits religieux :) Il s’agit d’aborder la religion non pas comme un ensemble de rites et de croyances, mais comme un ensemble de faits qui permettent de comprendre les sociétés du passé où la religion imprégnait toute la vie. Par exemple, on a vu dans le dossier d’histoire que la religion servait à légitimer le pouvoir monarchique.


Exemple : le document 4 sur le baptême de Clovis

Sommes-nous obligé de croire que la colombe du saint-Esprit a apporté la sainte-ampoule ?

Nous avons le droit de le croire ou de ne pas le croire, c’est une affaire personnelle qui ne regarde personne d’autre. Dans le cadre d’un enseignement laïque, nous devons nous demander à quoi cela servait de raconter cette histoire à l’époque : pour faire croire aux femmes et aux hommes de son époque que Clovis avait été désigné par Dieu (= fonction politique de la religion).


Exemple : le document 6 sur la conquête de la Saxe (réduit à deux ou trois items)

Les élèves doivent voir la violence de cette christianisation : la religion païenne des Saxons est assimilée à de sorcellerie et à du cannibalisme pour mieux la réprimer. Charlemagne invoque la religion chrétienne pour justifier les massacres et la conquête de la Saxe.

Débat possible : dans une société laïque, peut-on invoquer une religion pour critiquer les croyants d’autres religions ? (programme d’EMC, 2024)



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