Sujet possible : La mise en place de la République / La laïcité
- didiercariou
- 15 mars 2023
- 15 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 févr. 2024
Didier Cariou, Université de Brest, UBO
Composante histoire (12 points)
1. En vous appuyant sur le dossier documentaire, identifiez et définissez les objectifs notionnels qui peuvent être travaillés avec les élèves à partir des documents 2 à 11 pour le traitement de la séquence sur : « 1892 : la République fête ses cent ans », et plus particulièrement sur la mise en place de la Troisième république et la mise en scène des symboles républicains.
2. Pour conclure le chapitre sur « 1892 : la République fête ses cent ans », vous décidez de travailler sur la façon dont la République parvint à s’imposer auprès des Français. Indiquez les titres des différentes séances envisagées ; développez une des séances en définissant les objectifs d’apprentissage et les compétences travaillées. Indiquez précisément quels documents issus du dossier documentaire vous utiliseriez et détaillez l’exploitation pédagogique de l’un de ces documents.
Composante EMC (8 points)
3. Vous préparez une séquence sur la laïcité au cycle 3. En vous aidant de documents du dossier (documents 12 à 14), expliquer comment vous définissez la laïcité pour vos élèves.
4. Des élèves ne comprennent pas pourquoi les signes religieux ostensibles sont interdits à l’école. Comment exploitez-vous l’un des documents du dossier pour leur expliquer cette interdiction ? (documents 12 à 14)
Document 1 : Extrait du programme du cycle 3 (2020)

Document 2 : la loi du 25 février 1875 relative à l'organisation des pouvoirs publics
Article 1. - Le pouvoir législatif s'exerce par deux assemblées : la Chambre des députés et le Sénat. - La Chambre des Députés est nommée par le suffrage universel, dans les conditions déterminées par la loi électorale. - La composition, le mode de nomination et les attributions du Sénat seront réglés par une loi spéciale.
Article 2. - Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et par la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans. Il est rééligible.
Article 3. - Le président de la République a l'initiative des lois, concurremment avec les membres des deux chambres. Il promulgue les lois lorsqu'elles ont été votées par les deux chambres ; il en surveille et en assure l'exécution. - Il a le droit de faire grâce ; les amnisties ne peuvent être accordées que par une loi. - Il dispose de la force armée. - Il nomme à tous les emplois civils et militaires. - Il préside aux solennités nationales ; les envoyés et les ambassadeurs des puissances étrangères sont accrédités auprès de lui. - Chacun des actes du président de la République doit être contresigné par un ministre.
Article 5. - Le Président de la République peut, sur l'avis conforme du Sénat, dissoudre la Chambre des députés avant l'expiration légale de son mandat. - En ce cas, les collèges électoraux sont convoqués pour de nouvelles élections dans le délai de trois mois.
Article 6 – Les ministres sont solidairement responsables dans les chambres de la politique générale du Gouvernement, et individuellement de leurs actes personnels. - Le Président de la République n'est responsable que dans le cas de haute trahison.
Article 9. - Le siège du pouvoir exécutif et des deux chambres est à Versailles (article abrogé par la loi du 21 juin 1879)
Document 3 : Claude Monet. La Rue Montorgueil, à Paris. Fête du 30 juin 1878. (à l’occasion de l’exposition universelle). 1878. Huile sur toile. H. 81,0 ; L. 50,0 cm.© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt. Source : https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/la-rue-montorgueil-paris-fete-du-30-juin-1878-10896

Document 4 : Portrait officiel de Patrice de Mac Mahon, président de la république de 1873 à 1879. Source : https://www.elysee.fr/patrice-de-mac-mahon
Document 5 : Portrait officiel de Jules Grévy (président de la république du 30 janvier 1879 au 2 décembre 1887) par Léon Bonnat (1880). Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Gr%C3%A9vy#/media/Fichier:Bonnat_Portrait_of_Jules_Grevy.jpg

Document 6 : Compte-rendu du débat au Sénat sur l’établissement du 14 juillet comme fête nationale
Rapport fait au nom de la commission du Sénat chargée d’examiner le projet de loi, adopté par la Chambre des députés, ayant pour objet l’établissement d’un jour de fête nationale annuelle, par M. Henri Martin, sénateur, le 29 juin 1880
Messieurs,
Le Sénat a été saisi d’une proposition de loi votée, le 10 juin dernier, par la Chambre des députés, d’après laquelle la République adopterait la date du 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle. La commission, qui m’a fait l’honneur de me nommer son rapporteur, a délibéré sur le projet de loi dont vous avez bien voulu lui confier l’examen. Deux de nos collègues ont combattu, non la pensée d’une fête nationale, mais la date choisie pour cette fête. Ils ont proposé deux autres dates, prises dans l’histoire de la Révolution, et qui, toutes deux, avaient, suivant eux, l’avantage de ne rappeler ni luttes intestines, ni sang versé. L’un préférait le 5 mai, anniversaire de l’ouverture des États généraux en 1789 ; l’autre recommandait le 4 août, dont la nuit fameuse est restée dans toutes les mémoires.
La majorité, composée des sept autres membres de la commission, s’est prononcée en faveur de la date votée par la Chambre des députés. Le 5 mai, date peu connue aujourd’hui du grand nombre, n’indique que la préface de l’ère nouvelle : les États généraux n’étaient pas encore l’Assemblée nationale ; ils n’étaient que la transition de l’ancienne France à la France de la Révolution. La nuit du 4 août, bien plus caractéristique et plus populaire, si grand qu’ait été le spectacle qu’elle a donné au monde, n’a marqué cependant qu’une des phases de la Révolution, la fondation de l’égalité civile.
Le 14 juillet, c’est la Révolution tout entière. C’est bien plus que le 4 août, qui est l’abolition des privilèges féodaux ; c’est bien plus que le 21 septembre [1792], qui est l’abolition du privilège royal, de la monarchie héréditaire. C’est la victoire décisive de l’ère nouvelle sur l’Ancien Régime. Les premières conquêtes qu’avait values à nos pères le serment du Jeu de paume étaient menacées ; un effort suprême se préparait pour étouffer la Révolution dans son berceau ; une armée en grande partie étrangère se concentrait autour de Paris. Paris se leva, et, en prenant la vieille citadelle du despotisme, il sauva l’Assemblée nationale et l’avenir. Il y eut du sang versé le 14 juillet : les grandes transformations des sociétés humaines - et celle-ci a été la plus grande de toutes - ont toujours jusqu’ici coûté bien des douleurs et bien du sang. Nous espérons fermement que, dans notre chère patrie, au progrès par les révolutions, succède, enfin ! le progrès par les réformes pacifiques.
Mais, à ceux de nos collègues que des souvenirs tragiques feraient hésiter, rappelons que le 14 juillet 1789, ce 14 juillet qui vit prendre la Bastille, fut suivi d’un autre 14 juillet, celui de 1790, qui consacra le premier par l’adhésion de la France entière, d’après l’initiative de Bordeaux et de la Bretagne. Cette seconde journée du 14 juillet, qui n’a coûté ni une goutte de sang ni une larme, cette journée de la Grande Fédération, nous espérons qu’aucun de vous ne refusera de se joindre à nous pour la renouveler et la perpétuer, comme le symbole de l’union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l’égalité. Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l’histoire de France, et peut-être de toute l’histoire. C’est en ce jour qu’a été enfin accomplie l’unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire. Elles ont passé trop vite, ces heures où tous les cœurs français ont battu d’un seul élan ; mais les terribles années qui ont suivi n’ont pu effacer cet immortel souvenir, cette prophétie d’un avenir qu’il appartient à nous et à nos fils de réaliser.
Votre commission, pénétrée de la nécessité de donner à la République une fête nationale, persuadée par l’admirable exemple qu’a offert le peuple de Paris le 30 juin 1878, que notre époque est capable d’imprimer à une telle fête un caractère digne de son but, convaincue qu’il n’est aucune date qui réponde comme celle du 14 juillet à la pensée d’une semblable institution, votre commission, Messieurs, a l’honneur de vous proposer d’adopter le projet de loi voté par la Chambre des députés (…).
Document 7 : Alfred Philippe Roll (1846–1919). Le 14 juillet 1880, inauguration du monument à la République (vers 1882), esquisse d'Alfred Roll pour un tableau de 63m2 commémorant l'inauguration de la maquette en plâtre de la statue des frères Morice sur la place de la République à Paris. Conservé au Petit Palais à Paris.

Document 8 : Statue de la République, inaugurée en 1883, place de la République à Paris. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_de_la_R%C3%A9publique_(Paris)#/media/Fichier:A_la_Gloire_de_la_R%C3%A9publique_Fran%C3%A7aise.jpg

Document 9 : Alfred Henri Bramtot, Le suffrage universel, esquisse pour la mairie des Lilas (Seine), 1889. Paris, Petit Palais.

Document 10 : Orbigny (Indre-et-Loire) : une classe de l’école de garçons en 1909. Source : Archives départementales de la Drôme. Cote : 23 Fi111

Document 11 : La mairie et l’école communale d’Arcy-sur-Cure (Yonne) en 1913

Document 12: Extrait d’une plaquette de présentation de la laïcité par le Conseil interministériel de la laïcité (CIL). Source : https://www.gouvernement.fr/qu-est-ce-que-la-laicite

Document 13 : Extraits de la charte de la laïcité


Document 14 : Affiche sur l’interdiction des signes religieux ostensibles à l’école

Proposition de corrigé
Didier Cariou, Université de Brest, UBO
Il n’est bien entendu pas possible de produire ce qui suit dans une épreuve de 3 heures. Les points essentiels à ne pas laisser de côté sont indiqués en gras
Composante histoire (12 points)
1. En vous appuyant sur le dossier documentaire, identifiez et définissez les objectifs notionnels qui peuvent être travaillés avec les élèves à partir des documents 2 à 11 pour le traitement de la séquence sur : « 1892 : la République fête ses cent ans », et plus particulièrement sur la mise en place de la Troisième république et la mise en scène des symboles républicains.
(Introduction) La thème « Le temps de la République » est abordé au début de la classe de CM2, dans la continuité du thème «Le temps de la Révolution et de l’Empire », étudié en fin de CM1. Après la Révolution française, la France a connu deux autres révolutions (1830, 1848) et plusieurs constitutions (monarchies, république, empire) ne respectant pas toujours la totalité des principes de 1789 (souveraineté nationale, liberté politique et individuelle, égalité entre les citoyens). C’est seulement avec la Troisième république que ces principes de 1789 furent fermement établis. Le dossier proposé permet de comprendre comment le régime républicain fut mis en place et accepté par les citoyens.
Document 2 : Les lois constitutionnelles de 1875, dont celle du 25 février 1875, votées par l’Assemblée à majorité monarchiste élue en 1871, résultent d’un compromis entre les orléanistes et les républicains modérés. Elles mettent en place un régime républicain d’inspiration orléaniste. Le pouvoir législatif est exercé par la chambre des députés élus au suffrage universel masculin (respect de la souveraineté nationale) et par le sénat, élu au suffrage indirect (art.1). Le pouvoir exécutif est exercé par le président de la république élu par les deux assemblées pour sept ans (art. 2) et par les ministres. Ces derniers sont responsables devant les deux chambres (art.6), c’est-à-dire que le gouvernement tombe si la majorité des députés ne le soutient plus. L’exercice du pouvoir a conduit ensuite à donner l’essentiel du pouvoir à la Chambre des députés et au Sénat, qui exercent le pouvoir législatif, élisent le président et devant lesquels le gouvernement est responsable (il peut être renversé s’il n’obtient pas le soutien de la Chambre des députés). Il s’agit donc d’un régime parlementaire (peu de choses à voir avec la cinquième république).
Document 3 : Le tableau de Claude Monet, l’un des plus grands peintres impressionnistes représente la rue Montorgueil à Paris, pavoisée de drapeaux tricolores à l’occasion de l’exposition universelle de 1878. La technique impressionniste de petites taches de couleurs permet de mettre en évidence les trois couleurs qui s’imposent ainsi dans l’espace public comme l’un des symboles de la république. De fait le drapeau tricolore était devenu définitivement l’emblème de la France lors de la révolution de 1830, associé à l’héritage de la Révolution française de 1789 (cocarde tricolore associant le blanc de la monarchie au bleu et au rouge de la ville de Paris, donnée à Louis XVI après la prise de la Bastille). Désormais, il est associé à la République comme l’a montré le comte de Chambord, partisan d’un retour à la monarchie d’Ancien Régime et refusant de troquer le drapeau blanc de la monarchie absolue pour le drapeau tricolore de 1789. Concernant Claude Monet : faire le lien avec l’histoire des arts.
Documents 4 et 5 : Ces deux documents sont des portraits officiels de deux présidents de la Troisième république : Patrice de Mac Mahon, président de 1873 à 1879 et Jules Grévy, président de 1879 à 1887. Ces deux portraits montrent une énorme différence entre un président, monarchiste légitimiste devant sa carrière à Napoléon III, en uniforme de maréchal et portant toutes ses décorations militaires, et un président austère et digne, en costume noir, la main sur sa table de travail, incarnant la république et garant des institutions.
Document 6 : Ce texte reprend le discours du sénateur républicain modéré Henri Martin (le même que celui du Monopoly !) donnant les raisons pour lesquelles le 14 juillet fut décrété jour de fête nationale en 1880. Il explique que cette date vaut mieux que celle du 5 mai (1789), date de l’ouverture des États généraux, complètement occultée depuis, et du 4 août (1789), date de l’abolition des privilèges qui n’instaurait que l’égalité civile. La date du 14 juillet commémore la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, symbole d’unité nationale, qui rassemblait des délégués des gardes nationales venus de la France entière. On pourrait même ajouter que cette fête est une représentation à la fois de l’unité mais aussi de la souveraineté nationale (« union fraternelle », « unité volontaire »). Bien entendu, le 14 juillet 1790, commémore le 14 juillet 1789 qui ne saurait devenir une fête nationale en raison du sang versé ce jour-là, mais qui reste bien dans tous les esprits.
Document 7 : Cette esquisse représente la première célébration du 14 juillet sur la place de la République, en 1880, quelques jours après le discours d’Henri Martin. La population semble assez mélangée, le peintre ayant sans doute cherché à représenter l’ensemble du peuple de Paris, y compris les femmes et les enfants. La place de la République est pavoisée de drapeaux tricolores, comme dans le tableaux de Monet. Le centre de la célébration festive et populaire est la maquette de la statue de la République, sous les traits de Marianne. Ce tableau présente trois symboles de la république : le drapeau tricolore, la fête nationale du 14 juillet et la République sous la forme d’une Marianne.
Document 8 : Cette photographie présente la statue de la place de la République, inaugurée en 1883, qui incarne la République dans l’espace public. La statue de Bronze, la Marianne qui incarne la République, porte le bonnet phrygien, symbole de la libération des esclaves affranchis à Rome, et une couronne de laurier, symbole de victoire. Elle brandit dans sa main droite un rameau d’olivier, symbole de la paix, et pose sa main gauche sur un bouclier où est inscrite l’expression « droits de l’homme » pour rappeler que les principes de 1789 fondent la République. Son épée est glissée dans son fourreau, comme le combat était terminé. En effet, en 1883, la République est définitivement installée après les incertitudes politiques des années 1870 et les républicains ont adopté les principales lois sur l’école, sur la liberté de la presse, etc. Trois statues symbolisent les valeurs de la république qui sont aussi sa devise : liberté, égalité fraternité. Au pied de la statue, des plaques de bronze rappellent les grandes dates de l’histoire de la République. La statue du lion exprime la force de la souveraineté nationale exprimée par le suffrage universel (masculin), inscription figurant derrière lui sur une urne de vote.
Document 9 : Cette esquisse représente une scène de vote pour illustrer la notion de suffrage universel (masculin) exprimant la souveraineté nationale. Les personnages représentent l’ensemble des citoyens (un homme de lettres ?, un bourgeois avec son chapeau, un ouvrier de dos, un vieillard accompagné de sa fille). La solennité de la scène montre l’importance attachée au vote garant de la souveraineté nationale.
Document 10 : Cette photographie d’une salle de classe de garçons en 1909 évoque également les valeurs et les emblèmes de la République. Au-dessus du tableau noir où figure une leçon de morale, se trouve le texte de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789. De part et d’autre du tableau des images de l’histoire de France rappellent que tous les citoyens partagent un passé commun, ce qui leur permettent de vivre ensemble. La carte de France occupe le plus de place sur le mur et rappelle que les élèves doivent connaître leur pays. Enfin, au centre le maître, en costume sombre, très digne, à l’image de Jules Grévy (document 5), incarne à la fois le savoir qui permettra aux élève de devenir de bons citoyens, et la République elle-même.
Document 11 : Cette photographie de la mairie et de l’école d’Arcy-sur-Cure montre l’association classique de l’école primaire et de l’exercice du pouvoir communal. Comme l’a montré l’historien Maurice Agulhon, ces bâtiments construits dans un grand nombre de communes servent à implanter et à rendre visible la République dans l’espace de chaque commune.
Conclusion : certains documents du dossier montrent donc comment la République fut enseignée, représentée, implantée dans l'espace public pour susciter l'adhésion des citoyens.
2. Pour conclure le chapitre sur « 1892 : la République fête ses cent ans », vous décidez de travailler sur la façon dont la République parvint à s’imposer auprès des Français. Indiquez les titres des différentes séances envisagées ; développez une des séances en définissant les objectifs d’apprentissage et les compétences travaillées. Indiquez précisément quels documents issus du dossier documentaire vous utiliseriez et détaillez l’exploitation pédagogique de l’un de ces documents.
Présentation de la séquence : la mise en place de la République et l’adhésion à la République
1ere séance : L’installation de la République en 1875
Un régime parlementaire
Dirigé par un président (Mac Mahon, puis Jules Grvy)
Le suffrage universel : la souveraineté nationale
2eme séance : l’adoption des symboles de la République
Le drapeau tricolore (depuis 1830)
La fête nationale (depuis 1880)
L’architecture républicaine : la statue de la République et la devise : liberté, égalité, fraternité
3eme séance : l’adhésion des citoyens à la république
L’architecture républicaine : la mairie et l’école
Le rôle de l’école primaire
Présentation d’une séance précise : 2eme séance : l’adoption des symboles de la République
Objectifs : apprendre aux élèves quand et pourquoi furent institués les symboles de la République
A partir des documents 3 et 7, on constate la présence des drapeaux tricolores dans l’espace public. Le.la PE rappelle aux élèves que le drapeau tricolore fut adopté officiellement en 1830 par Louis-Philippe. Le drapeau symbolise les acquis de la Révolution depuis sa création le 17 juillet 1789 (le blanc de la monarchie + le bleu et le rouge de la ville de Paris, après la prise de la Bastille).
En 1880, le 14 juillet est adopté comme fête nationale. Des extraits du document 6 permettent de comprendre les raisons du choix de cette date. La dimension festive et républicaine peut être travaillée avec le document 7
La statue de la place de la République (document 8) permet de travailler plusieurs symboles de la république : Marianne, le bonnet phrygien, la devise « liberté, égalité, fraternité », le suffrage universel (masculin) et la souveraineté nationale
On peut détailler l’exploitation pédagogique du document 8 (la statue de la place de la République)
La photographie serait donnée aux élèves avec des flèches pointées sur les différents éléments à repérer en distinguant les trois niveaux de l’édifice
La statue de la République : le personnage de Marianne, bonnet phrygien, couronne de laurier, rameau d’olivier, épée, l’expression « droits de l’homme »
Les trois statues incarnant les trois valeurs de la république
Le lion et l’urne de vote et l’inscription suffrage universel
On peut donner ensuite un tableau aux élèves où ils reportent les différents symboles observés sur la statue (colonne de gauche du tableau). En groupes, en s’aidant de leurs connaissances acquises en classe d’histoire sur la Révolution ils remplissent la colonne de droite du tableau en indiquant ce que représente chaque symbole.
Pour terminer, en s’appuyant sur le contexte historique travaillé lors des séances précédentes, les élèves pourraient produire un récit racontant les raisons pour lesquelles les républicains ont fait ériger cette statue.
Si l’on choisit d’utiliser le document 10 (photographie d’une classe de garçon), on n’étudie pas l’école de Jules Ferry (autre chapitre du thème), mais on essaie de voir comment cette école transmet les valeurs de la République. On met l’accent sur la posture du maître incarnant le savoir et la République, sur la carte de France, la DDHC, les personnages de l’histoire de France qui concourent à transmettre ces valeurs aux élèves. L’évaluation pourrait être une question du type : « Montre en quoi l’école de la Troisième République transmet les valeurs de la République aux élèves ». Faire le lien avec l’EMC : « Acquérir et partager les valeurs de la république »
Composante EMC (8 points)
3. Vous préparez une séquence sur la laïcité au cycle 3. En vous aidant de documents du dossier (documents 12 à 14), expliquer comment vous définissez la laïcité pour vos élèves.
La laïcité est un principe (un guide pour l’action en fonction de valeurs) qui permet de garantir le respect des valeurs (ce qui semble bon et juste) de la république : liberté, égalité, fraternité. Ce principe est inscrit dans l’article 1 de la constitution de la 5eme République : « La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Comme le rappelle le document 12, la laïcité garantit la liberté de conscience et la liberté d’expression (référence à l’article 10 et 11 de la DDHC + l’article 1 de la loi de 1905). En France, la condition de cette garantie est la séparation des Églises et de l’État, depuis la loi de 1905 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni en subventionne aucun culte ». La religion de chacun (ou l’absence de religion) est une affaire privée qui ne regarde pas l’État. En conséquence, chacun est libre de croire ou de ne pas croire, dans le respect de l’ordre public.
Autre conséquence : comme le rappelle la charte de laïcité (document 13), en application de la loi de 2004, on distingue à l’école les croyances qui relèvent de l’ordre privé et les connaissances scientifiques qui doivent être enseignées à tous afin de garantir la construction d’une culture commune. On peut également étudier la religion dans le cadre de l’étude du fait religieux.
4. Des élèves ne comprennent pas pourquoi les signes religieux ostensibles sont interdits à l’école. Comment exploitez-vous l’un des documents du dossier pour leur expliquer cette interdiction ? (documents 12 à 14)
La loi de 2004 interdit les signes religieux ostensibles (qui signalent explicitement une appartenance religieuse) à l’école : foulard, kippa, croix de grande dimension. Il convient de préciser que les signes discrets portés en pendentif (croix, étoile de David, main de Fatma, etc.) sont autorisés. Il n’est donc pas totalement interdit aux élèves de faire état d’une appartenance religieuse. Celle-ci doit rester discrète. Cela est rappelé dans la charte de la laïcité.
Pour répondre aux élèves, on peut utiliser le document 14. Ce dernier présente l’entrée de l’école comme un portique d’aéroport qui suppose de laisser des signes religieux dans un plateau à côté de l’entrée. Cette affiche laisse supposer que l’école doit être un espace pacifié où peuvent s’échanger les idées afin de construire une culture commune et partagée.
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